09.12.2017 > 04.03.2018
avec Arcadi, dans le cadre de Némo, Biennale internationale des arts numériques – Paris / Île-de-France
dans le cadre de l’Année France-Colombie 2017, avec le soutien de l’Institut Français et de la Ville de Paris, et dans le cadre du Tandem Paris-Tokyo
Accidents artistiques intentionnels et relecture poétique d’une société technologique perçue à l’heure du numérique sont au cœur de la prochaine exposition centrale de la Biennale internationale des arts numériques au CENTQUATRE-PARIS, Les Faits du hasard. Une façon pour l’homme de reprendre la main sur la machine ?
codirection artistique : Gilles Alvarez et José-Manuel Gonçalvès
La Biennale internationale des arts numériques d’Ile-de-France, héritière du festival Némo, va retrouver pour sa deuxième édition (décembre 2017 – mars 2018) son centre névralgique du CENTQUATRE à l’occasion de sa grande exposition et thématique transversale : Les Faits du hasard.
Comme pour les deux précédentes expositions, la direction artistique y est cosignée par Gilles Alvarez, directeur de la Biennale et de la coordination événementielle d’Arcadi, et José-Manuel Gonçalvès, directeur du CENTQUATRE. Un gage de continuité pour une programmation qui s’inscrira à nouveau dans la grande mécanique artistique du hasard, de l’accidentel et de la sérendipité, ouverte, il y a deux ans, par l’exposition Prosopopées : quand les objets prennent vie. « Avant le hasard dans l’art, c’était l’erreur », affirme Gilles Alvarez. « Mais depuis Marcel Duchamp et la mécanique quantique, il existe un hasard intentionnel, un outil qui demande à être organisé par le geste artistique ».
Dans cette nouvelle exploration du rapport homme/machine, où le processus technologique se heurte à une équation artistique souvent capricieuse, plusieurs installations témoigneront donc d’étapes créatives alambiquées, passant par une multiplicité de supports à l’image du Buzz Aldrin Syndrom de Quentin Euverte, dans lequel matières analogiques, datas numériques, processus chimiques et projection live cinéma participent d’un imprévisible résultat, aux allures de cadavres exquis.
Pour José-Manuel Gonçalvès, il s’agit de « construire une exposition d’art contemporain qui va puiser dans toutes les esthétiques, dans le numérique, dans le théâtre d’objets, et de jouer de la variété du hasard pour montrer que le résultat d’une œuvre n’est pas toujours reproductible ». Attendez-vous donc à des surprises lorsque vous vous projetterez dans le corps d’un autre, à l’aide d’un casque (l’expérience de body swap de The Machine to Be Another du collectif BeAnotherLab) ou quand vous observerez les chorégraphies pixellisées des escargots augmentés de Cyril Leclerc et d’Elizabeth Saint-Jalmes (Le Pixel lent).
Pour autant, l’exposition Les Faits du hasard sera moins ancrée dans l’absurdité technologique que Prosopopées. Elle s’attellera à une lecture plus poétique, plus contemplative de notre société technologique filtrée par le numérique. « Le hasard, c’est le contraire de ce qu’on croit qu’est l’art numérique, dont on pense qu’il nous amène au contrôle de tout, à la perfection », résume José-Manuel Gonçalvès. « Mais peut-être que la plus grande perfection, c’est justement que les choses ne soient pas totalement parfaites ? ».
Humain, vous avez dit humain ?